Sous la forme de témoignages, des employeurs et leurs employés issus de l’immigration, à l’attention de leurs pairs, mettent en lumière des expériences réussies de recrutement à l’international et d’intégration locale à l’emploi.
Lire le témoignage de l’employeur, David Deslauriers
Lire le témoignage de l’employée, Nery Aguilar Ascencio
Dans un contexte manifeste de crise de main-d’œuvre, le directeur général de la Station touristique Duchesnay, M. David Deslauriers, a décidé de remédier à sa problématique d’embauche par le recrutement international.
Le directeur a d’abord ciblé les postes de travailleurs spécialisés restés vacants depuis des mois, et ce, malgré les nombreux affichages d’offres d’emploi qui ont été faits. Lorsqu’il a soumis cette idée aux gestionnaires de la SÉPAQ, M. Deslauriers a été heureux de rencontrer une belle ouverture de leur part, ces derniers étant bien au fait du réel défi que peut représenter le recrutement de main-d’œuvre notamment hors grands centres urbains.
Avec l’appui des ressources humaines enthousiastes à cette idée, les démarches ont rapidement débuté.
Pour l’aider dans le processus, M. Deslauriers a fait appel à un recruteur afin d’alléger l’importante charge administrative qui en incombe, sachant qu’il est souvent ardu de se retrouver à travers les différents types de permis de travail et les nombreuses démarches d’accueil, notamment pour trouver du logement, etc.
En début de processus, M. Deslauriers a d’abord pris la peine d’assister à quelques conférences sur le sujet telles que celle de la Fondation des entreprises en recrutement de main-d’œuvre agricole étrangère (FERME) et celle du Service d’orientation et d’intégration des immigrants au travail (SOIT). C’est ainsi qu’il a fait la rencontre de son recruteur, issu du métier de la restauration, avec qui il a tissé des liens de confiance, et qui lui offre un service clés en main depuis maintenant 5 ans. Ce recruteur d’expérience internationale se charge de trouver et de présélectionner des candidats, puis il analyse les profils des travailleurs afin de réduire au minimum la marge d’erreur. Il organise ensuite des visioconférences entre ceux-ci et M. Deslauriers et gère la paperasse administrative lorsque le candidat est engagé.
Pour soutenir les efforts substantiels d’intégration et d’adaptation qu’exige l’immigration d’un travailleur, l’employeur doit bien s’entourer. À leur arrivée, les travailleurs étrangers sont encadrés et accompagnés à travers un service de parrainage non officiel offert par les ressources de l’entreprise qui les aident notamment avec l’hébergement, la banque ou les vêtements. L’employeur a tout intérêt à compter sur l’apport de ses ressources d’origines étrangères ambassadeurs de l’organisation pour accueillir les nouveaux collègues. C’est ici qu’entre en jeu la création de liens précieux qui sauront contribuer à bien ancrer les nouveaux travailleurs dans leur nouvel environnement.
« Je suis fier d’annoncer que ma brigade de cuisine, où l’on retrouvait plusieurs postes à combler, est en voie d’être complète. Les CV sont encore toutefois acceptés », a mentionné le directeur général, M. David Deslauriers.
À la lumière de son expérience positive avec le recrutement international, M. Deslauriers tient à souligner à quiconque envisagerait cette option que la clé est de trouver un bon recruteur qui comprend la philosophie et les besoins non seulement de l’entreprise à laquelle il offre ses services, mais également des travailleurs à la recherche d’un emploi à l’étranger et pour nombre d’entre eux, une nouvelle expérience de vie familiale.
Nery Aguilar Ascencio, originaire du Mexique, est assistante gouvernante à la Station touristique Duchesnay depuis 2008.
Née au Mexique, Mme Nery Aguilar Ascencio a rencontré, au début des années 2000, un séduisant Québécois qui deviendra son époux en 2005. Une fois mariée, Nery s’est installée au Québec, dans le village natal de son conjoint, à Saint-Raymond, où ils demeurent toujours. À son arrivée, Nery ne parlait qu’espagnol et anglais et, en tant que première femme immigrante de la région, elle a dû apprendre le français par elle-même, à la maison.
À cette époque, aucun organisme n’offrait de soutien en francisation à Saint-Raymond. En 2008, désireuse de briser son isolement et de créer des liens et ayant en poche une licence en tourisme et une technique en laboratoire, elle s’est mise à la recherche d’un travail. Or, les emplois à Saint-Raymond étaient assez rare et l’envoi de son CV restait sans réponse. Nery a alors répondu à une petite annonce dans le journal : « la SÉPAQ recherche des employés pour effectuer l’entretien ménager ». Nery a sauté sur l’occasion et y travaille toujours, treize ans plus tard.
Nery explique qu’elle a dû, comme beaucoup de travailleurs, revoir son cheminement professionnel. Rien ne la prédestinait au métier de femme de ménage hormis son désir de s’intégrer à son milieu, l’emploi en étant le moyen. Le temps, l’expérience et l’assiduité lui ont permis de monter les échelons. Nery est, à présent, assistante gouvernante de l’auberge après être passée par un poste de chef d’équipe et de préposée aux chambres.
À son arrivée au sein de l’entreprise, à l’Auberge Duchesnay, Nery s’est trouvée très bien accueillie. Bien qu’elle fût, à l’époque, la seule ressource d’origine étrangère et que son français était rudimentaire, ses collègues l’ont intégré avec entrain et ont fait preuve d’une grande ouverture à sa culture et à ses origines.
Un tel parcours porte, en l’esprit de Nery, quelques réflexions sur les freins au recrutement à l’étranger. Par exemple, contrer l’éloignement de la famille est difficile à gérer non seulement émotionnellement, mais aussi financièrement. Le coût du voyage auprès de siens restés au pays, peut se révéler prohibitif. Professionnellement, l’entretien ménager reste un métier exigeant peu sujet à vocation. Sa rémunération implique une proximité à l’emploi non évidente en raison des frais de déplacement et d’hébergement. L’éloignement et la langue peuvent constituer un frein d’émigration mais, de son expérience, restent surmontables en autant que l’accompagnement soit adéquat.
Nery ne regrette ni son emploi ni son immigration. Elle trouve en la SEPAQ un employeur compréhensif, offrant de nombreux avantages à ses travailleurs, mais également une direction attentive, proche de ses employés. Après treize années à son service, Nery envisage d’y continuer sa carrière, voire de promouvoir l’émigration au sein de sa famille restée au pays. Elle souhaite, par ailleurs, s’impliquer d’avantage dans divers organismes d’intégration des nouveaux arrivants auprès desquels elle pourra partager son expérience et « vendre » son employeur.