Les sucres, une école entrepreneuriale délicieuse

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Le goût du territoire

Nouvelle chronique du Goût du territoire, qui parait chaque mois dans l’Écho du Lac.

Les sucres, une école entrepreneuriale délicieuse

J’ai prononcé deux conférences le printemps dernier au sujet des sucres: l’une à la chapelle de Tewkesbury sur le potentiel acéricole dans notre MRC et l’autre à la microbrasserie La Souche afin d’initier les familles qui voulaient faire les sucres en s’amusant. Cela a généré la rencontre de gens fort sympathiques dont certains se sont mis à entailler quelques érables dans leur cours pour ensuite me faire parvenir un peu de leur sirop, à mon plus grand bonheur! J’ai été très motivé par l’enthousiasme des gens de notre région pour une pratique agricole qui vit en ce moment une forme de renaissance. Aujourd’hui je vous présente une nouvelle amitié qui se tricotte avec un acériculteur du Lac-Beauport, monsieur Pierre-Yves Martel.

Son profil m’a tout de suite parlé parce que l’homme a vécu l’aventure qui est la mienne avec quelques années d’avance. Pierre-Yves a débuté ses activités en 1995 avec une modeste installation de sept entailles dont il bouillait la sève sur les ronds de la cuisinière électrique de la maison. Trois ans plus tard, chassé de la cuisine qu’il occupait de façon un peu trop envahissante au printemps, il se construit une cabane et il est passé à 300 entailles. Il a toujours partagé sa passion et, rapidement, il a ouvert son érablière à des groupes scolaires de la région. Dès le départ, les deux garçons de Pierre-Yves, Alexandre et Nicolas, se sont mis à l’ouvrage en compagnie de leur père qui leur a demandé de soumissionner pour les différentes tâches dans l’érablière. C’est que l’homme voulait initier ses ouailles à l’entreprenariat. Un bon jour, il a poussé la note un peu plus loin en ne les payant qu’en sirop d’érable. Il n’en fallait pas plus pour que les deux garçons pulvérisent les ventes de la petite sucrerie afin de faire fructifier leur cagnotte. Pierre-Yves a réussi son pari et aujourd’hui ses garçons de 30 et 28 ans sont devenus des hommes d’affaires!

Ce printemps, Pierre-Yves espère une chose : pouvoir accueillir son père de 88 ans qui n’a manqué jusqu’ici qu’une seule saison des sucres depuis 1985, c’était la saison dernière. Durant les mois de mars et d’avril, vous pourrez suivre les sucres dans la MRC de La Jacques-Cartier en visitant le site www.legoutduterritoire.com. En espérant que cela vous inspire et vous fasse patienter à l’an prochain pour vous retrouver aux tables de votre cabane préférée! Vous pouvez aussi vous faire préparer un festin des sucres cette année et passer le récupérer à la cabane de votre choix (voir le lien plus bas).

Que vous soyez motivé à suivre les traces de M. Martel ou simplement à installer deux chaudières pour de l’eau d’érable, je vous invite vraiment à considérer cette activité si vous en avez la possibilité. Les sucres, avant de fournir de délicieuses friandises, c’est le rapport au territoire, le rapport à la famille et une initiation ludique et stimulante au travail pour les jeunes. Rien n’accote l’odeur du sirop qui bouille et l’espoir d’une bonne tire fondante pour combattre un trop plein d’écrans…

Vous avez un projet agroforestier à faire connaître ? Écrivez à [email protected]

Rédigé par Jean-Étienne Poirier, acériculteur chez Forêt Vive

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